Ce qu'est le dessin projectif
 
La richesse du dessin projectif :
« vos desseins dans vos dessins »

Redécouvrons notre légende personnelle.....

 

L’utilisation thérapeutique du travail autour des dessins projectifs poursuit un chemin identique à celui de l’analyse des rêves. Tout comme le rêve le dessin projectif est le résultat d’une manifestation de l’inconscient. Il aide à la remontée, à la connaissance et à l’extériorisation des processus psychiques inconscients qui représentent notre vérité intime soustraite à notre conscient.

Comme le précise C.G. Jung, le but est de connaître quelque chose de nous de l’ordre de l’inconscient. Sachant qu’en thérapie verbale classique, nous évoquons ce qui est d’ores et déjà conscientisé, alors qu’en dessin projectif, nous vivons à l’instant "T" un processus intuitif qui émerge à la conscience.

Si nous poursuivons l’analogie entre rêves et dessins projectifs du point de vue d’une émanation de l’inconscient, alors nous pouvons les analyser et les interpréter en utilisant les mêmes procédés analytiques.

Le dessin projectif nous renvoie à notre situation intérieure. La différence qui se joue dans le cadre du dessin, contrairement au rêve, est que le conscient est toujours plus présent, même si une mise en état sophronique grâce à une relaxation dirigée atténue la possibilité d’interférence du conscient.

Pourtant le dessin offre quelque chose de plus tangible que le rêve, car ce dernier est d’essence volatile et peut être lui aussi sujet à interprétation par le sujet au moment où il évoque les images de son rêve, ces dernières peuvent être filtrées par le conscient.

Souvent les images du rêve sont si impalpables, tellement indicibles, que l’on se demande parfois si l’imaginaire ne vient pas à la rescousse du rêveur en lui fournissant des images plus précises et surtout plus parlantes.

Le dessin étant matérialisé, il n’évolue pas au fur et à mesure du temps qui passe. Il reste un support qui ne change pas, même si on reprend son étude plusieurs jours plus tard, l’interprétation qui en est faite peut évoluer, mais le support demeure lui ce qu’il était.

Je souhaiterais ajouter que le dessin projectif ne représente jamais un test qui concernerait uniquement l’aspect psychologique de la personne. La structure même du dessin, les couleurs employées, en fait tout ce qui fait qu’un dessin est un dessin, relève des tests psychologiques.

Le dessin projectif nous fait travailler autour de l’aspect symbolique des éléments qui constituent notre psyché et dans ce cas, ni les couleurs, les matières employées, l’espace dans lequel se situe le dessin ne sont interprétés.

Le véritable écueil dans ce travail, c’est la limitation, la rationalisation, le désir de bien dessiner, alors qu’il est impératif de se laisser dessiner.

Nos dessins sont révélateurs de notre âme, de ce qu’elle a à nous dire, de là où elle nous interpelle.

Le dessin projectif peut nous apporter plus que nous en espérons, dès que nous avons atteint les rives de la compréhension, la sensation d’un mieux être physiologique, pas uniquement psychologique, mieux être qui se traduit par une sensation de détente, de paix et un sentiment d’accomplissement.

Certains dessins, il est vrai sont peu « parlants ». Ce ne sont pas obligatoirement les premiers. D’autres au contraire nous donnent des informations irréfutables et il est important de les « écouter » et de les analyser au plus juste.

A contrario d’autres dessins vont se révéler d’une clarté étonnante et vont se montrer particulièrement « bavards ». Dans ce cas la difficulté du thérapeute serait la précipitation dans l’interprétation.

Méfions-nous de ce qui est trop évident et trop riche de sens pour être vrai….Certains dessins, comme certains rêves préfèrent échapper à l’interprétation et souhaitent rester incompréhensibles. Car les processus psychiques qui les sou tendent ont parfois besoin de n’être pas sortis de l’inconscient à un moment donné, voire jamais… .

Dans ce cas le thérapeute qui avoue sa non-compréhension rend un grand service à son client
Surtout, nous thérapeutes, laissons s’exprimer nos clients sans conception préétablie, car le langage qui va s’exprimer est celui très pur de l’enfant.

Nous ne pouvons qu’aider à l’élaboration de ce langage quand ce qui veut être exprimé rencontre trop de difficulté, mais en aucun cas une interprétation ne doit être servie..

Rappelons-nous que quand une interprétation est donnée, sa valeur n’est acquise que lorsqu’elle a rencontré l’assentiment du client.

Devant certains dessins obscurs qui ne se prêtent à aucune association ou explication de la part du client, il nous reste en tant que thérapeute à examiner avec soin le contexte du dessin. Ce que j’entends par contexte peut être représenté par l’attitude, la gestuelle, le regard, le comportement global du client.

Un client muet devant son dessin, éprouvant de la difficulté à parler sur ce qu’il a dessiné, peut montrer un certain nombre d’éléments ou d’indices grâce à son corps..

Il arrive également que client et thérapeute souhaitent percer le secret du dessin, alors que justement ce dessin là n’a pas de secret et qu’il est inutile d’aller chercher plus loin un sens caché. Arracher du sens à tout prix est une quête volontariste qui enlève toute son efficacité et sa crédibilité à la projection et à l’analyse du dessin.

Se saisir de n’importe quel fil associatif sous prétexte de faire parler le dessin peut s’avérer inutile, car justement de fil en aiguille, l’association peut perdre tout sens et devenir totalement filandreuse… L’attente d’un dessin qui devrait absolument posséder un sens est une approche théorique et non pas réelle.

Se défaire de la conviction qu’un dessin parle forcément est une démarche indispensable au respect de l’étude des dessins.

Analyser des dessins ne signifie pas non plus pratiquer les mêmes associations que dans le cadre d’une analyse, car nous ne recherchons pas obligatoirement les désirs refoulés, même s'il existe des dessins qui matérialisent des vœux ou des peurs enfouis.

Un ultime conseil, serait de se défaire de tout dogme et de trop de théorie et de s’appuyer sur l’intuition ainsi que sur la connaissance des symboles et des archétypes.

 
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